Loxodromie

Sayne Venel
Written by Sayne Venel on
Loxodromie

La loxodromie est un terme nautique qui indique la trajectoire suivie par un navire qui suit un cap de façon constante. Merci Wiki.

Ce mot sorti de nulle part est bien tombé. Sa signification m’a tout de suite parlé et je l’ai rattaché à la vie et aux rêves. Peut-on dire que l’on est loxodromique (mot compte triple au Scrabble) si on poursuit ses rêves quoi qu’il arrive ? Compliqué car la notion de constance n’est jamais simple lorsqu’il s’agit de nos rêves.

Mais la vie ne doit pas être ainsi si ? Il faut que nous gardions tous un cap, car sans cap, pas de direction. On n’avance pas et on attend. On reste figé sur place en attendant la bonne direction. Bonne ou mauvaise d’ailleurs. Quelle qu’elle soit on arrive toujours quelque part. Et on apprend. C’est à nous de décider si finalement ce voyage était une bonne ou mauvaise aventure. Ce cap choisi nous était destiné et le chemin devait être suivi.

À gauche, à droite. Blanc, noir. Le choix nous fait toujours peur car personne ne veut en faire de mauvais. Certains on même peur de mal choisir une brosse à dents. On veut prendre le bon chemin tout de suite, ne pas se tromper. Mais ne vaut-il mieux pas se tromper et rectifier son cap en admettant son erreur plutôt que de faire semblant ? De se dire que nous avons fait le bon choix et une fois à destination, de se retourner et de voir que finalement le vrai mauvais choix a été de ne pas s’écouter. Savoir s’écouter… Vaste programme. Joli sur le papier mais d’un foutoir sans nom dans le cerveau et le coeur.

Ma vie est-elle loxodromique ? (J’ai l’impression d’être Bernard Pivot à chaque fois que jécris ce mot haha) Oui et non. Je suis toujours en train de suivre un cap ou du moins un semblant de direction. Ce qui est sûr, c’est que le sur-place m’asphyxie. L’immobilité me terrifie, j’essaie de me lancer des challenges en permanence pour réussir, me prouver à moi-même que je suis capable d’y arriver. Je ne vais au bout de pas grand chose, mais au moins je fais des tentatives. J’essaie d’être indulgente avec moi-même, plus bienveillante pour ne plus être dans une colère permanente vis-à-vis de moi toute seule. Mon addiction au sucre, à la nourriture est toujours là. C’est un combat quotidien, qui, en fonction des jours, peut être gagné ou complètement perdu. Je suis parfaitement consciente de mes schémas de pensées, mes faiblesses et peurs. Une personne a très joliment dit : “J’ai juste cette joyeuse personnalité et une âme triste dans le même corps, c’est bizarre parfois.” C’est d’une parfaite justesse. Ce sentiment confus de tout va bien en vrai mais une tristesse latente et inexplicable qui se rappelle toujours à votre bon souvenir et qui vous retient. Se complaint-on dans ce mal-être ? Ce qui est complètement stupide de prime abord, puisque nous aspirons tous au bonheur, n’est-ce pas ? J’en viens à penser qu’il est plus facile d’être triste que d’être heureux. Plus d’efforts sont à fournir pour être bien. C’est une mécanique de pensée que je n’ai pas naturellement. Je dois me forcer à voir le bon côté des choses, à être positive, optimiste, à ne pas vouloir frapper tout le monde et même à être gentille parfois…

Anyway

Tant qu’on est habité par l’envie et la vie, notre cap de vie se trace de lui-même. Quant à sa constance, chacun suit sa voie, un coup de rame à gauche, un coup de rame à droite, le principal c’est d’arriver là où on doit être avec le moins de regrets possible.

Un regret c’est comme un bout de queue de lézard. Une fois coupé, à quoi bon le garder ?

Ma loxodromie n’est pas parfaite, des babysteps sont faits tous les jours pour me rapprocher de l’état d’esprit auquel j’aspire : maîtriser le lâcher prise. Et je sais que j’y arriverai.

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