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Dans le dessin animé “Bip Bip et Coyote”, on se rappellera le Coyote qui continue à courir comme si de rien était, alors qu’il a dépassé le bord de la falaise. Normal, il ne s’est pas rendu compte qu’il était dans le vide ! Morale : “Si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l’autre côté.”

Cela fait deux, trois mois maintenant que j’essaie de me remettre à quelque chose de créatif parce que j’en ressentais vraiment le besoin. Cette vie monotone que nous subissons depuis un an maintenant fait que métro-boulot-dodo, n’a jamais été aussi vrai. Enfin, on peut juste rajouter la case -Netflix- et je crois que nous sommes bons. Sauf que. Passer ma soirée à regarder la TV c’est sympa quelques fois mais tous les soirs c’est mortifaire. Alors j’ai décidé de me reprendre en main et de tenter des choses. Le dessin, aquarelle, collage, écrire. Comme d’habitude, je m’éparpille et n’arrive pas à me fixer sur une seule chose. Pour le dessin je n’ai pas la patience, et ça me rend malade de voir que je ne suis pas capable de faire cet effort. Alors je tente des choses qui me paraissent plus facile comme le collage ou l’aquarelle, mais ce sont des techniques bien particulières aussi et il faut maîtriser les codes. Et puis il y a l’écriture.

Écrire

J’écris tous les jours depuis un an maintenant, 3 pages tous les matins. Je fais ça religieusement, c’est censé apporter de l’inspiration. Je dois donc mal le faire car je n’ai pas d’inspiration. Je regarde les masterclass de grands écrivains et dès qu’il parle d’un exercice, je me cherche des excuses, comme par hasard, je trouve mieux à faire à cet instant et puis je passe définitivement à autre chose. D’où vient votre feu de l’écriture. Je ne sais pas Monsieur Schmitt. Vous dites que c’est bien du moment de savoir d’où vient cette flamme et de continuer à l’alimenter encore et encore. Je crois qu’au-delà de l’écriture, j’ai surtout beaucoup aimé les histoires. Je lisais beaucoup enfant, et j’avais réussi à créer tout un univers dans ma tête et je n’avais qu’une hâte c’était de me coucher et mettre play de l’histoire dans ma tête et je m’endormais ainsi. J’étais forte, belle, mince, intelligente, je savais me battre, j’avais des amis et un amoureux (célèbre, of course, Adrien Brody, love of my life ♥️). Tout, absolument tout ce que je n’avais pas à cette époque. C’était mon roman rêvé à moi. J’avais même créer une playlist spéciale sur mon iPod que je lançais tous les soirs. Ce qui est fascinant, c’est qu’aujourd’hui, quinze ans plus tard, j’essaie parfois de me remettre dans ce mode là, pour m’évader, mais cela ne fonctionne plus. Car aujourd’hui je pense que j’ai comblé tous les vides que j’avais adolescente même s’il reste des cicatrices encore.

J’ai toujours eu des journaux intimes, mais je n’écrivais dedans que quand j’étais au bout du rouleau, que j’avais envie de pleurer, quand j’étais au plus bas. Jamais quand je me sentais bien. Cette envie d’écrire jeune était donc seulement là comme exutoire, il fallait que ça sorte de moi d’une façon ou d’une autre. Parfois quand je relis des passages, je constate avec tristesse que ma colère et ma haine sont toujours présentes, elles ne s’en vont pas. Elles sont mois fortes, certes, mais bien là. Ce que je voudrais aujourd’hui c’est écrire parce que je vais bien et que j’ai envie de transmettre quelque chose. J’ai vraiment ce désir en moi, mon plus grand souhait c’est un jour de recevoir un message ou mail d’une personne qui me dira juste merci. J’aime profondément aider les gens et c’est ce que j’aimerais faire en écrivant une histoire.

Je n’arrive juste pas à la lancer. Je n’ai pas l’idée qu’il faut. L’idée révolutionnaire. Je suis bloquée. Je suis des cours en ligne de créativité, je lis des livres de déblocage, je suis des masterclass. Je ne sais plus quoi faire si ce n’est… me lancer ?

J’adore écrire, vraiment. J’aime entendre le bruit des touches de mon ordinateur quand j’ai vraiment l’inspiration sur plusieurs phrases (c’est rare !) et de raconter quelque chose. Que ce soit intéressant ou non je m’en fiche. Pour l’instant, je n’écris pour personne.

Et un jour, je ferai un livre réussi. Parce que j’aurai enfin été au bout de quelque chose dans ma vie.